Chomérac, le temps d’une rencontre…
L’époque romaine a laissé des traces dans le sol , en particulier au sud du village actuel avec la présence de tessons de tuiles (tegulae), monnaies, divers objets, et surtout par la « Via late », route militaire et commerciale qui a donné son nom au quartier de la Vialatte.
Au IXème siècle, les moines bénédictins de Cruas créent un prieuré dédié à Saint-Sernin à l’endroit où coule une source, près de l’EHPAD actuel et de l’ancienne chapelle de l’Hospice. Un habitat continue alors à se développer dans la plaine sur les lieux déjà occupés à l’époque gallo-romaine.
En 1213, Aymard de Poitiers, Comte du Valentinois, construit une forteresse sur l’éperon rocheux. Au cours du Moyen-Age, un village entouré de remparts s’organise autour du château.
Très tôt, les idées de la Réforme pénètrent en Vivarais et font de nombreux adeptes à Chomérac qui va être durement éprouvé par les guerres de religions. En 1621, le Duc de Ventadour, catholique, possède le village qui, assiégé, passe aux mains du protestant Monsieur de Blacons. Il changera de mains encore six fois jusqu’au siège de 1628, au cours duquel les catholiques reprennent définitivement le village aux protestants.
Après ce tragique épisode, c’est l’heure des temps glorieux pour Chomérac qui devient pionnier dans l’industrie de la soie. En effet, le premier moulinage en Vivarais est celui de Jean Deydier de Chomérac en 1670. Il sera suivi par de nombreux notables qui se lancent dans cette industrie lucrative. Les rivières de Véronne et Payre voient s’installer sur leurs rives de grandes bâtisses qui abritent maisons de maîtres et ateliers où s’affaire une importante main-d’œuvre majoritairement féminine.
Si la pierre de Chomérac est connue et réputée depuis l’époque gallo-romaine, l’âge d’or de l’activité des carrières se déroule au XIXème et au début du XXème siècle. Le calcaire du Jurassique, appelé « marbre » de Chomérac, est vendu dans tout le sud-est de la France. De nombreux carriers et tailleurs de pierre italiens exercent leur savoir-faire, en particulier pour la taille de colonnes monolithiques comme celles que l’on peut admirer dans l’église de Chomérac.
Toutes ces étapes de l’histoire sont inscrites dans le paysage choméracois : il nous appartient de préserver et de mettre en valeur ce patrimoine architectural et industriel.
Remerciements à Marie-José Volle pour ce retour sur l’histoire de Chomérac et Edouard Leveugle pour les images.